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MALADIE DE KIENBOCK

C’est une pathologie rare, définie comme étant la nécrose aseptique du lunatum. Il s’agit donc de la mort cellulaire de tout ou partie de cet os central du poignet. Son origine est encore incertaine, mais elle fait l’objet de recherches continues depuis une centaine d’années. Pour ce que nous en savons, la nécrose osseuse serait due à une congestion veineuse dans l’os, entraînant une hyperpression intraosseuse, source de mort cellulaire.

L’évolution naturelle conduit le lunatum nécrosé à se ramollir, se fragmenter, ce qui entraîne à moyen terme une désorganisation, voire une destruction arthrosique du poignet. Cette pathologie est fort douloureuse et invalidante.

Le diagnostic repose sur l’association de la radiographie, de l’IRM, et de l’arthroscopie (examen du poignet sous anesthésie à l’aide d’une caméra introduite dans l’articulation). Depuis un siècle, beaucoup de traitements ont été tentés.

L’immobilisation du poignet et le repos des activités est parfois suffisant chez l’adolescent ou la personne fort âgée.
Ils sont en revanche souvent insuffisants chez l’adulte actif, et un geste chirurgical est généralement recommandé.
Si le lunatum est encore conservable, l’essentiel des traitements repose la décompression de ce lunatum, pour éviter sa fragmentation, et dans une certaine mesure, permettre sa réhabitation spontanée par essaimage de cellules vivantes provenant des os voisins, ce qui peut aboutir à sa guérison. La décompression repose le plus souvent sur une intervention modifiant la forme ou la taille des os voisins (ostéotomie). Une des plus récentes évolution de ce type de chirurgie est représenté par l’ostéotomie dite  » camembert « .
Ce processus de réhabitation cellulaire de l’os est toutefois lent et incertain, et à ce jour, aucune technologie biologique ne peut forcer ou remplacer ce processus naturel.
Si le lunatum n’est plus conservable, des interventions plus lourdes que la décompression, dites palliatives, peuvent sauver dans une certaine mesure la fonction du poignet en diminuant les douleurs. Elles ne permettent toutefois pas de retrouver un poignet intact.
Si l’évolution est défavorable, il est donc important de ne pas attendre la destruction du poignet pour envisager une intervention de décompression.

 

Imagerie (© Pr Emanuel Camus)

Maladie de Kienböck avant chirurgie.
Le cercle rouge indique le lunatum nécrosé, irrégulier.

Maladie de Kienböck après ostéotomie Camembert à 2 mois.
On distingue le matériel métallique (agrafe et vis)
qui maintiennent la nouvelle forme des os voisins.

Maladie de Kienböck après ostéotomie Camembert à 8 mois.
Les irrégularités diminuent.

Maladie de Kienböck après ablation du matériel.
Le lunatum est guéri.

Bibliographie :

– La Maladie de Kienböck en 2021 – Camus EJ, Van Overstraeten L. Revue de Chirurgie Orthopédique et Taumatologique Nov 2021.

– Lunate biomechanics : application to Kienböck’s disease and its treatment. Camus EJ, Van Overstraeten L, Schuind F. Hand Surg. Rehab. 2021;40:117-25.

– Lunate loads following different osteotomies used to treat Kienböck’s disease: A 3D finite element analysis. Camus EJ, Aimar A, Van Overstraeten L, Schuind F, Innocenti .B. Clin Biomech 2020;78:105090. https://doi.org/10.1016/j.clinbiomech.2020.105090

– Evaluation of Kienböck’s Disease Treated by Camembert Osteotomy at Seven Years. Camus EJ, Van Overstraeten L. J. Wrist Surg. 2019;8:226-33.

– Surgical technique of a new radial wedge « camembert » osteotomy in Kienböck’s disease. E.J. Camus, L. Van Overstraeten. Tech Hand Upper Extr. Surg 16(2): 75-9.

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