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L’ENTORSE DU POIGNET

C’est un accident, souvent bénin, mais parfois aux conséquences graves, qui suit une torsion ou un mouvement forcé du poignet, qui dépasse la résistance des ligaments. En réalité, le mot entorse (du vieux français : entordre, c’est-à-dire tordre) désigne un mécanisme (mouvement forcé), qui peut aboutir à différents traumatismes (fracture, lésion ligamentaire, lésion tendineuse, luxation). Toutefois, par habitude, le mot  » entorse  » est plutôt utilisé pour parler des lésions ligamentaires. Mais plusieurs lésions différentes peuvent même cohabiter après une entorse, et il n’est pas rare de retrouver, par exemple, une fracture associée à une déchirure ligamentaire.

Les ligaments sont des  » câbles  » qui relient les os pour contrôler leur déplacement et éviter le déboîtement de l’articulation.
Leur lésion, si elle n’est pas grave, peut cicatriser spontanément. Toutefois, la gravité d’une entorse du poignet est souvent difficile à apprécier sur le moment, d’autant que le poignet est une articulation particulièrement complexe, réunissant 15 os !
Si un poignet reste douloureux au-delà de quelques jours après un traumatisme, même, et surtout, si les radiographies sont normales, une entorse grave doit être crainte, et recherchée, car ses conséquences peuvent aboutir à la destruction arthrosique du poignet en quelques années.

La recherche d’une lésion ligamentaire sévère du poignet passe par un examen méticuleux fait par un professionnel spécialisé dans cette articulation.
En cas de doute, des examens particuliers peuvent être proposés :
– Radiographie spécifique (dynamique)
– Arthroscanner (scanner précédé d’1 injection intra-articulaire de produit de contraste)
– Arthroscopie (examen du poignet sous anesthésie, par caméra, permettant d’inspecter l’intérieur de l’articulation). Cet examen est actuellement considéré par la communauté scientifique comme l’examen le plus informatif sur les possibles lésions du poignet. Il est cependant invasif, est déjà considéré comme une intervention chirurgicale.
Seuls quelques chirurgiens de la main particulièrement entraînés et formés à cette technique sont à même de réaliser un diagnostic précis par cette méthode thérapeutique.

Lorsque le bilan a permis de conclure à une atteinte réellement, ou potentiellement sévère, une proposition thérapeutique peut être discutée, qui peut notamment comprendre une réparation ligamentaire s’il n’est pas trop tard, ou une chirurgie palliative (arthrodèse, résection partielle du carpe), si la situation est déjà dégradée.
Cet exposé est une base d’illustration. Chaque cas est particulier et mérite une réflexion approfondie avant toute décision. Chaque intervention a ses avantages, ses inconvénients, ses risques et ses contraintes post opératoires, qui seront expliquées clairement par votre chirurgien.

Poignet avec une entorse (déchirure) du ligament scapho-lunaire. Notez l’espace anormalement agrandi
entre le scaphoïde et le lunatum (cercle rouge), comparativement au poignet opposé.

Arthroscopie d’une lésion scapho-lunaire. Le crochet métallique pénètre dans l’interligne normalement
fermé entre le scaphoïde et le lunatum (flèche rouge).

Image d’une réparation ligamentaire : des broches maintenant temporairement les os sont visibles.
Elles sont généralement enlevées après 8 semaines. Une ou plusieurs ancres (point blanc entre les deux broches) servent à réinsérer les ligaments sur les os, et sont généralement laissées à vie.

Les broches dépassent fréquemment la peau, des pansements doivent être renouvelés jusqu’à leur ablation,
qui se fait généralement sans douleur à la consultation.

Image après ablation des broches : l’espace scapholunaire reste bien fermé.

Image d’une arthrodèse (blocage) partielle du poignet, parfois faite lorsque
la réparation ligamentaire n’est plus possible et que l’arthrose est déjà présente.

Image d’une résection (ablation) d’une partie des os du poignet, parfois faite lorsque
la réparation ligamentaire n’est plus possible, et que l’arthrose est déjà présente.

Bibliographie :

– Interdisciplinary consensus statements on imaging of scapholunate joint instability. Tobias Johannes Dietrich, Andoni Paul Toms, Luis Cerezal, Patrick Omoumi, Robert Downey Boutin, Jan Fritz, Rainer Schmitt, Maryam Shahabpour, Fabio Becce, Anne Cotton, Alain Blum, Marco Zanetti, Eva Llopis, Maciej Bie?, Radhesh Krishna Lalam, P. Diana Afonso, Vasco V. Mascarenhas, Reto Sutter, James The, Grzegorz Praco?, Milko C. de Jonge, Jean-Luc Drapé, Marc Mespreuve, Alberto Bazzocchi, Guillaume Bierry, Danoob Dalili, Marc Garcia-Elias, Andrea Atzei, Gregory Ian Bain, Christophe L. Mathoulin, Francisco del Piñal, Luc Van Overstraeten, Robert M. Szabo, Emmanuel J. Camus, Riccardo Luchetti, Adrian Julian Chojnowski, Jörg G. Grünert, Piotr Czarnecki, Fernando Corella, Ladislav Nagy, Michiro Yamamoto, Igor O. Golubev, Jörg van Schoonhoven, Florian Goehtz, Maciej Klich, Iwona Sudo?-Szopi?ska. Europ. Radiol. 2021 E-pub first.

– Chapitre d’ouvrage : Histoire naturelle de l’instabilité scapho lunaire, place de l’arthroscopie dans le diagnostic lésionnel et indications thérapeutiques. E.J Camus ; Luc Van Overstaeten. In : L’arthroscopie de la main, du poignet et du coude. Carlier Y, Garret J. Eds. Elsevier 2020.

– Chapitre d’ouvrage : Lésions Ligamentaires intra-carpiennes. Camus EJ, Van Overstraeten L. in: Traumatismes ostéo-articulaires du poignet et de la main. Fontaine C. et Obert L. editors. Lavoisier Médecine. 2016 : 73-79.

– Arthroscopic classification of the lesions of the Dorsal Capsulo-Scapholunate Septum (DCSS). L. Van Overstraeten, E.J. Camus. Tech. Hand Up. Extr. Surg. 2016: 125-8.

– The role of extrinsic ligaments in maintaining carpal stability – A prospective statistical analysis of 85 arthroscopic cases. Van Overstraeten L, Camus EJ. Hand Surg. Rehab. 2016:10-15.

– Chapitre d’ouvrage : Les lésions ligamentaires EJ Camus, L Van Overstraeten. In : Arthroscopie du poignet : Techniques. C Mathoulin Editor. Sauramps medical. 2014.

– Dorsal scapholunate stabilization using Viegas’ capsulodesis: 25 cases with 26 months follow-up E.J. Camus, L. Van Overstraeten. Chir Main. 2013; 32(6): 393-402.

– A Systematic Method of Arthroscopic Testing of Extrinsic Carpal Ligaments: Implication in Carpal stability. L Van Overstraeten, EJ. Camus. Tech Hand Upper Extr. Surg. 2013 Dec; 17(4): 202-6.

– Anatomical Description of the Dorsal Capsulo-Scapholunate Septum (DCSS)-Arthroscopic Staging of Scapholunate Instability after DCSS Sectioning. Van Overstraeten L, Camus EJ, Wahegaonkar A, Messina J, Tandara A, Cambon-Binder A, Mathoulin C. J Wrist Surg. 2013; 2(2):149-154.

– Chapitre d’ouvrage: Ligaments carpiens. Camus EJ, Van Overstraeten L, Garret J. In Classifications et scores en chirurgie orthopédique et en traumatologie. Collection GECO. Springer 2013.167-185.

– Co-Directeur de l’ouvrage : Carpal ligament surgery before arthritis. E. Camus et L. Van Overstraeten. Springer Verlag. Auteur de 4 Chapitres. Mars 2013.

– Arthroscopic criteria for dating wrist sprains (critères arthroscopiques de datation des entorses de poignet). L. Van Overstraeten, E.J. Camus. Chir Main 2012;31(4): 171-5.

 

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